*** HISTORIQUE
L’ananas bien qu’originaire de l’Amérique du sud a été introduite en Côte d’Ivoire dans les années 30 pendant la colonisation grâce aux échanges. Appartenant à la famille des Broméliacée, l’ananas compte aujourd’hui 1900 espèces, 45 genres et 5 variétés parmi lesquelles la « Cayenne lisse », majoritairement cultivée en Côte d’Ivoire.
Dans un souci de diversification des exportations agricoles, le gouvernement ivoirien a donné une impulsion à la culture de l’ananas à travers plans d’aide au cours des années 70 (encadrement, recherche appliquée, financement de structure étatique).
Certes, avec environ 39 % de part de marché dans l’Union Européenne, la Côte d’Ivoire est aujourd’hui classée deuxième (2è) pays exportateur d’ananas après le Costa Rica, mais avec en face les exportations des Honduras, de Saint Domingue, du Mexique.
Place de l’ananas dans l’économie ivoirienne
En Côte d’Ivoire, l’ananas occupe 0,6 % du PIB national et 1,6 % du PIB agricole.
Production
Superficie et typologie des exploitations
Sur 135.000 ha consacrés à la culture fruitière en Côte d’Ivoire, l’ananas occupe 15.000 ha, soit environ 11 %.
Le secteur se caractérise par une grande diversité d’opérateurs à tous les niveaux : on a environ 2.500 petits planteurs d’ananas qui réalisent 80 % de la production de façon informelle ou traditionnelle. Ils sont affiliés pour la plupart à des coopératives pour le groupage, l’emballage et le transport de leur production destinée à l’exportation. La superficie moyenne de leurs exploitations est de 5 ha.
A l’opposé, se rencontrent des exploitations de type industriel appartenant à de grands groupes de distribution de fruits dans le monde. C’est le cas de la SCB (Société de Culture Bananière) appartenant au groupe international DOLE, pratiquant une production intensive de fruits pour l’exportation, avec des exploitations de superficie moyenne de 500 ha.
Rendements et productions
Les rendements moyens sont de l’ordre de 30 à 40 T/ha exportables avec des pointes autour de 55 tonnes. La production est en moyenne de 170.000 tonnes par an.
Zones de production
Les principales zones de production de l’ananas sont l’Est du fleuve comoé et concerne notamment les villes de Grand-Bassam,Bonoua, Adiaké et Aboisso qui assurent 80 % de la production. Les autres zones de production sont Dabou, Tiassalé, Agboville, etc. (Source: www.agriculture.gouv.ci )
Baisse des superficies cultivées
Les producteurs se heurtent à des difficultés pour acquérir les terres. Ils cultivent sur des espaces de plus en plus petits. Ils louent des terres pour un cycle de 12 à 14 mois, sans garantie sur la saison suivante, car selon certains producteurs, les prix ont augmenté : avant, les producteurs pouvaient payer 70 000 francs CFA/ha pour une année. Depuis 2022, ils doivent débourser 200 000 francs CFA/ha pour un cycle de 12 mois.
Ces conditions moins attrayantes ont une conséquence : la baisse du chiffre d’affaires. Pour redresser la barre, certains producteurs misent sur la patience et le développement de l’agriculture biologique.
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